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Les Sénoufos

1. Les origines

Partis du delta interne du Niger — autour de la ville de Mopti (Mali) — à la recherche de bonnes terres, les Sénoufos arrivèrent au Ier millénaire dans la région où ils résident actuellement.

Korhogo, protégée des incursions guerrières par le Bandama Blanc devient la capitale et le siège de la plus importante chefferie sénoufo.

À la fin du siècle dernier quand le grand conquérant mandingue Samory menaçait le pays sénoufo, le chef de Korhogo déclara : « Nous ne sommes pas des guerriers, mais des cultivateurs ».

 

2. Le pays sénoufo

Actuellement, le pays sénoufo est réparti entre trois états : la Côte-d’Ivoire, le Mali et le Burkina Faso.

Le groupe sénoufo comprend environ 1 500 000 personnes réparties en plus d’une trentaine de sous-groupes. Chaque sous-groupe à ses propres caractéristiques mais ils existent plusieurs traits culturels qui font l’unité des Sénoufos : la langue, les patronymes, l’organisation sociale et religieuse.

 

 

2.1. La langue

Le nom « sénoufo » est un terme mandingue du Haut-Niger qui désigne les Séné ou Siéna, nom qu’ils se donnent eux même (ceux qui parlent séné).

Dans tout le pays, la langue d’origine est le séné (langue et culture non mandingue). Les Sénoufos ou Senoufos – Senufo en anglais – étant ceux qui parlent le Sene. Les différences entre les sous-groupes se manifestent dans des nuances de prononciation ; l’accent, le ton, la contraction de certains mots etc.

 

 

2.2. Les patronymes

Les patronymes typiques sénoufos sont au nombre de cinq, correspondant aux cinq lignages d’origine.

Nom sénoufo
Animal fétiche Nom mandingue*
SORO la panthère KOULIBALI
TUO le phacochère DAGNIORHO ou TOURE
SEKONGO l’écureuil de terre KAMARA
YEO l’antilope rouge à raies et taches blanches OUATARA
SILUE le singe noir KOUNDE

* Ce n’est pas une traduction mais ces noms représentent les mêmes interdits alimentaires, les mêmes tabous.

 

3. Dieu et les génies

3.1. Poro et Bois Sacré

Quand on parcourt le pays sénoufo en saison sèche, on peut voir, à proximité des villages, des taches vert sombre qui dominent la brousse jaunâtre ; ce sont les Bois Sacrés, restes de la forêt primordiale, lieux préservés, lieux réservés au Poro.

Le Poro est une société secrète, hiérarchisée en classe d’âge qui gère les connaissances traditionnelles.

Sous la conduite des anciens initiés, l’enseignement à « l’université sénoufo » est longue et astreignante. Après trois cycles de sept ans, il accède lui aussi au statut d’initié.

Pendant toutes ces années, il apprend les lois secrètes des génies qui dominent les hommes

Mais initiation au Poro comprend également un enseignement plus matériel ; calendrier des travaux agricoles, techniques artisanales diverses…

 

3.2. Le panthéon Sénoufo

Pour les Sénoufo, il y a l’origine de tout un dieu fondateur unique, Koulou Tyolo.

Mais ce dieu s’est endormi et il n’intervient plus dans les affaires de l’univers.

 

   

Statue en bois de Katieleo

Mère tutélaire du village, protectrice du Poro et du Bois Sacré, c’est le pendant féminin de Koulo Tiolo, le Créateur. Les représentations de Kalieleo sont très répandues dans la statuaire Sénoufo. Elle peut être représenté seule ou en train d’allaiter un enfant. Koulo Tiolo, lui n’est jamais représenté.

 

4. L’art sénoufo

Quelques soit son mode d’expression, l’art sénoufo est d’essence sacrée.

 

 

4.1. Les sculpteurs

   

Masque appelé « Kpélié »

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4.2. Les peintres

Les motifs sont inspirés des cérémonies et des rituels sénoufos.

À l’origine, les peintures sénoufos – commandées pour conjurer un mauvais présage révélé lors d’une promenade dans la brousse ou dans un rêve.

 

5. Bibliographie

• Coulibaly Sinali, Le paysan sénoufo, Les Nouvelles Éditions Africaines, Abidjan-Dakar, 1978.

• Delafosse Maurice, Le peuple Siéna ou Sénoufo, Revue des Études Ethnographiques et Sociologiques, Paris, 1908-09.

• Holas Bohumil, Les Sénoufo (y compris les Minianka), Monographies Ethnologiques Africaines, Institut International Africain, P.U.F., Paris, 1966.

• Holas Bohumil, The image of the mother in Ivory Coast art, Les Nouvelles Éditions Africaines, Abidjan-Dakar, 1975.

• Holas Bohumil, L’art sacré sénoufo, Les Nouvelles Éditions Africaines, Abidjan-Dakar, 1978.

• Ketetigui Jean-Marie, Le Sénoufo face au cosmos, Les Nouvelles Éditions Africaines, Abidjan - Dakar, 1978.

• Kientz Albert, Dieu et les génies : récits étiologiques senoufo (Côte d’Ivoire), SELAF, Paris, 1979.

• Laget Elisabeth, Bestiaire et Génies : dessins sur tissus des Sénoufo, Linéales, Quintette, Paris 1984.

• Ouattara Tiona Ferdinand, La mémoire senufo : bois sacré, éducation et chefferie, Association ARSAN, Paris, 1988.