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Quelques sites sur Haïti

Photographie vue de satellite de l’île d’Ayiti : cliquez

 

 

1. L’histoire

 

 

1.1. Avant 1492

Lors de sa découverte par les européens l’île que partagent la République d’Haïti et la République dominicaine était peuplée d’amérindiens depuis plus de 3 000 ans. Les derniers amérindiens, les Taïnos et les Caraïbes venaient des régions amazoniennes et avaient occupé petit à petit toutes les îles des Antilles. Leur civilisation était basée essentiellement sur l’agriculture et la pêche. La riche nature de l’île leur assurait une vie douce et pacifique.
 

1.2. De la découverte à l’indépendance

1.2.1. Christophe Colomb

Après plus de deux mois de navigation, l’expédition de Christophe Colomb aborda, le 12 octobre 1492, une île de l’actuel archipel des Bahamas que les indiens nommaient Guahahini. Se croyant au large des côtes chinoises, Christophe Colomb décida de mettre le cap vers le Sud. Il aurait poursuivi trois jours vers l’Ouest il découvrait la Floride : le continent !

Il longea la côte est de Cuba et début décembre, apercevant une vallée verdoyante sur une grande île il la nomma Valparaiso (la vallée du paradis), c’est actuellement la ville haïtienne de Port-de-Paix.

Finalement, il débarqua sur l’île quelques jours plus tard un peu plus à l’Est. Les amérindiens lui apprirent que l’île s’appelait Tohio, Quisqueya ou Ayiti. Il la nomma Isla española –île espagnole– ou Hispagnola.

Lors de ses deux autres voyages Christophe Colomb poursuivi la découverte des Antilles mais il pensait toujours être au large de la Chine, à Formose.

À sa mort, il ne savait pas qu’il avait découvert un nouveau continent.

 

 

1.2.2. La colonisation

Les commentaires flatteurs que Christophe Colomb fit de l’île et les quelques fragments d’or découverts à Hispagnola convainquirent la reine Isabel de Castille du grand intérêt économique que pouvait retirer la couronne de la colonisation.

À peine 50 ans plus tard les quelque 3 millions d’amérindiens qui vivaient sur l’île avant l’arrivée des européens avaient tous disparus à la suite de maladie, de massacre ou du travail forcé dans les mines.

Pour compenser la perte de main-d’œuvre indigène on importa des noirs d’Afrique. Ayant peur de propager la religion islamique, la reine Isabel imposa l’importation de noirs christianisés nés en Espagne.

Poussés par la cupidité et les besoins grandissants, les négriers firent débarquer des dizaines de milliers d’esclaves noirs fraîchement capturés sur les côtes d’Afrique occidentale. Les très dures conditions de vie des esclaves dans les mines et les plantations en poussèrent certains à fuir dans les forêts qui recouvraient encore l’île.

Ces esclaves en fuite reçurent le nom de nègres marrons. Les chroniques signalent bon nombre de révoltes d’esclaves mais toutes furent réprimées sévèrement. Les mines d’or s’épuisèrent rapidement sur Hispagnola et la couronne espagnole se désintéressa peu à peu de la colonie. Les colons espagnols se tournèrent vers les contrebandiers pour écouler leurs marchandises. Irritées par ce commerce les autorités de l’île procédèrent à un regroupement forcé des colons autour de la capitale Santo-Domingo.

La partie occidentale de l’île fut abandonnée, ce qui laissa libre champ aux flibustiers d’établir des bases permanentes en particulier sur l’île de la Tortue au Nord-Ouest d’Hispagnola. Les bovins et les porcs introduits dès le deuxième voyage de Christophe Colomb s’étaient multipliés. Les boucaniers –de boucan, mot indien désignant un feu– en profitèrent pour développer un commerce de viande et de cuir que les flibustiers allaient vendre en Europe.

 
Profitant de la présence de boucaniers français, la France prit possession de la partie occidentale de l’île en 1697. Au début de la révolution française, la colonie comptait 500 000 noirs pour 3 000 blancs.

En 1791, soutenus par les idées de la révolution et par le vaudou les esclaves conduits par Toussaint Louverture se soulevèrent et massacrèrent les colons français.

Les espagnols apportèrent leur aide aux insurgés mais, quand en 1794 le gouvernement français aboli l’esclavage, l’armée de Toussaint Louverture se retourna contre eux.

En 1795 la totalité de l’île était sous domination française. Arrivé au pouvoir en France, Napoléon Ier s’inquiéta de l’autonomie dont bénéficiait la colonie sous le gouvernement de Toussaint Louverture. Il envoya en 1802 une expédition de 1 500 soldats sous le commandement du général Leclerc qui captura Toussaint Louverture et l’exila en France où il mourut dans un cachot humide et froid.

Toutefois sous la conduite des généraux de Toussaint Louverture, Jean-Jacques Dessalines et Christophe, les anciens esclaves chassèrent les français et proclamèrent le 1er janvier 1804 l’indépendance de la partie occidentale de l’île. La nouvelle nation pris l’ancien nom indien de l’île et devint la République d’Haïti.

La partie orientale restée quelque temps sous domination française retomba aux mains des espagnols avec l’aide de l’Angleterre alors en guerre avec Napoléon.

En 1821 elle devint à son tour indépendante sous le nom de République dominicaine. En 1822, elle fut envahie par l’armée d’Haïti et resta sous cette domination jusqu’en 1844.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.3. De l’indépendance à nos jours

Dessalines qui s’était fait sacré empereur fut assassiné deux ans après l’indépendance. Haïti fut divisé en deux. Au Nord le royaume de Christophe, au sud la république conduite par le président Pétion.

En 1820, la république fut à nouveau unifiée et on vit se succéder de nombreux dictateurs accédant au pouvoir à la suite de coup d’état ou de révolution.

En 1915, à la suite de l’assassinat du président en place, les troupes américaines débarquèrent en Haïti. L’occupation américaine qui durera jusqu’en 1933 va permettre à l’économie de se développer sans que la stabilité politique ne s’installe vraiment.

Au départ des américains les coups de force se multiplièrent jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale qui vit accéder au pouvoir un ancien médecin et ethnologue, François Duvalier.

Connu sous le pseudonyme de « Papa Doc » Duvalier assura son pouvoir par la répression et la terreur que faisaient régner ses hommes de mains, les « Tontons macoute ».

À sa mort en 1971 son fils Jean-Claude lui succéda. Il fut connu sous le nom de « Baby Doc » mais son règne prit fin en 1986 à la suite d’un nouveau coup d’état.

À nouveau, Haïti fut soumis à une suite de coups d’état et d’assassinats qui débouchèrent malgré tout sur l’élection du Père Jean-Bertrand Aristide le 7 février 1991.Considérée comme démocratique par les observateurs étrangers cette élection est contestée par une partie de l’armée qui renversa le premier président élu de la République d’Haïti, 7 mois seulement après son accession au pouvoir.

Actuellement, le gouvernement dirigé par le général Cedras est qualifié par l’opposition haïtienne et par les « amis d’Haïti » (U.S.A., Canada, France, Vénézuela) de régime « macouto-putschiste » car les méthodes des Duvalier semblent être remises au goût du jour. La terreur et la répression règne dans tout le pays et surtout à Port-au-Prince.

Pour contrer le régime putschiste les « amis d’Haïti » avec l’accord de O.N.U. et du président élu, le Père Aristide, imposent un embargo scélérat qui affame la population et profite aux contrebandiers de toutes nationalités.

L’embargo, qui interdit les importations de carburant, impose à Haïti de vivre sans électricité de jour comme de nuit et sert de prétexte aux négociants pour multiplier par trois, quatre voire six fois les prix des denrées de base.

Ainsi des fortunes se battissent et des ventres se vident.

Puerto-Plata, mars 1994

 
     
 
 
Les Vévés Les colons se méfiant de la « bienveillance » de l’église envers les esclaves noirs ils négligèrent de les instruire dans la religion catholique. Dans les bateaux négriers se trouvaient des prêtres et des sorciers qui connaissaient les rituels africains. Malgré les interdictions, les noirs pratiquaient des cérémonies souvent la nuit dans les forêts à l’écart des plantations.  
Le drapeau haïtien
Peu de temps avant l’indépendance, Dessaline décida de donner un drapeau aux combattants noirs. Il prit un drapeau français et en arracha le blanc du centre et rapprocha le bleu et le rouge. Il extirpait symboliquement le blanc de la terre d’Haïti. Puis le président Pétion renversa les couleur pour mettre le bleu au-dessus du rouge.
 
 

Barbecue
Les boucaniers avaient l’habitude de consommer des chèvres en les embrochant de la barbe à la queue. Les flibustiers anglais déformèrent l’expression en barbecue qu’il faut donc prononcer à l’anglaise : « barbekiou ».

 
 

Bacon
Ce mot provient du mot « boucan » mot indien désignant un feu qui servait aux boucaniers à fumer la viande de bovin et de porcs.

 
     
 

Bibliographie

• Archer Evry, Le Vaudou, Art ? Fête ? Religion ? Magie ? Symptôme ou Thérapeutique ?, Conférence oct. 1987, G.A.P.E.R.P. (Groupe Autonome Pluridisciplinaire d’Études et de Recherche en Psychopatholoie, Lille, 1989.

• Bitter Maurice, Haïti, Petite planète, Éditions du Seuil, Paris, 1970.

• Chanez Pierre-Olivier, Le vaudou, Enquête aux pays des zombis, Éditions de Bressac, Paris, 1997.

• Contes d’Haïti, textes traduits par Louise Tessonneau, Fleuve et Flamme, Conseil international de la langue française, Paris, 1980.

• Cornevin Robert, Haïti, Que sais-je ?, Presses Universitaires de France, Paris, 1993.

• Foucard Guignard Mercédes (Déita), La légende des loa, Vodou Haïtien, Bibliothèque Nationale d’Haïti, Port-au-Prince, 1993.

• Hamdani Amar, Rites et secrets du vaudou, Éditions Magellan, Paris, 1994.

• Hubron Laënnec, Les mystères du vaudou, Découvertes Gallimard, Paris, 1993.

• Métraux Alfred, Le vaudou haïtien, Éditions Gallimard, Paris, 1958.

• Planson Claude, Vaudou, un initié parle…, L’aventure mystérieuse, J’ai lu, Jean Dullis Éditeur, Paris, 1974.

• Planson Claude, Le grand livre du Vaudou, Les secrets du Vaudou et ses explications, Librairie de l’inconnu éditions, Paris, 1999.

• Tramblay Johanne, Mères, pouvoir et santé en Haïti, Éditions Karthala, Paris, 1995.